jeudi 29 juillet 2010

En mémoire de Pascal Pellegrini.


Mon ami et associé de toujours, Pascal, est mort lundi.

Nous nous étions rencontrés il y a 25 ans en première année de TélécomParisTech.
Ensemble nous sommes devenus ingénieurs.
Ensemble, nous avons rejoint le LADL, à Paris 7, où, sous la direction de Maurice Gross et Morris Salkoff, aux cotés d'Alain Guillet, nous avons obtenu nos doctorats en informatique-linguistique.
Ensemble nous avons été embauché par Cora, dont les dirigeants nous ont confié les rênes au milieu des années 90. A Cora, nous avons inventé, entre autres, Voltaire, avec Béatrice Pelletier, le correcteur grammatical le plus utilisé, du Monde au Bien Public, Flaubert, avec Laurence Danlos et Frédéric Meunier, un générateur de texte révolutionnaire, encore utilisé aujourd'hui. C'est à Cora également que nous avons appris à devenir le premier partenaire des journaux. Ouest-France, La Charente-Libre, La Rep...
En 99, avec Frédéric Meunier, Luc Manigot, Olivier Gaunet et Christian Leclère, nous avons imaginé un espace sémantique en 800 dimensions, un moteur de recherche sémantique d'un nouveau type. Qui se rappelle qu'Intuition s'appelait à l'époque Semiakos ? Leroy-Merlin fut le premier client à faire confiance à Intuition.
C'est sur ses bases que nous avons créé Sinequa, en 2000. Yvon Mouster puis Emmanuel Vion nous ont apporté leur talent commercial. Yves de la Villeguérin et Christophe Bossut, pour le Groupe Revue Fiduciaire, ont su nous faire confiance et nous permettre de construire, en 4 ans le premier éditeur français de moteur de recherche. Avec Laurent Le Foll, nous sommes la dream team de l'industrie de la langue.

Et puis, lassitude, divergence stratégique, mauvais choix d'associés, appel du large, c'est ensemble que nous avons dû quitter, à contre-coeur, Sinequa en 2008 et 2009.

Entrepreneur jusqu'au bout et fervent adepte du logiciel libre, Pascal a alors créé Attribuo éditeur d'une solution open source de recherche sémantique, dont il voulait à terme faire une fondation. Je suis, bien sûr, actionnaire d'Attribuo. Nous étions encore ensemble, lui chez Attribuo et moi chez Kwaga. Pascal à la barre et à l'écoute, moi à la proue.

Lundi dernier, il est mort. Seul. Le soft en France est tout à coup moins intelligent. Nous sommes tristes. Je suis triste. Je pense à sa femme et à ses trois enfants.

Et pour la dernière fois où je parle pour nous deux, Pascal, merci à Laurent, Béatrice, Paul, Alphonse, Sylvie, Fred, Dominique, Géniès, Olivier, Ghislaine, Yvon, Catherine, Kevin, Arnaud, Vanessa, Claude, Yvon, Manu, Eric & Eric, Yves, Laurent, Gaëlle, Frederik, Aude, Aurelia, Melodie et tous les autres.
Sinequa, on l'a fait avec vous. Il faut maintenant continuer, seuls.